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Les urgences urbaines de notre temps
L’histoire des villes est rythmée par une succession d’enjeux, (stratégiques, sanitaires, sociaux,…) propres à chaque époque.
En situation d’urgence, les peuples ont déployé des solutions innovantes et structurantes pour l’avenir de leurs cités : édification de remparts devant une invasion imminente, création de réseaux d’assainissement en réponse aux épidémies, construction de grands ensembles pour reloger des millions de personnes après-guerre, etc.
Aujourd’hui, les urgences urbaines s’imposent à nous à foison : climatiques (bascule dans l’anthropocène), biologiques (érosion de la biodiversité), matérielles (raréfaction des ressources), sociales (creusement des inégalités), financières (envolées des cours des matières premières), alimentaires (appauvrissement et destruction des terres arables), géopolitiques (dépendances stratégiques).
A la fois premières responsables et premières victimes, les villes sont aux avant-postes des transformations majeures de notre époque. Le cumul de ces urgences nous invite à renouveler notre pratique de l’urbanisme, afin de développer en réponse des solutions innovantes et stimulantes. Par leur capacité à croiser les enjeux, les échelles et développer des solutions pragmatiques partant des ressources à disposition, l’architecture et l’urbanisme circulaires constituent une réponse adaptée aux urgences urbaines de notre temps.
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Du linéaire…
Les méthodes de construire les bâtiments et les villes, héritées des décennies passées intègrent un système de production linéaire ouvert.
Cette mécanique d’étalement urbain : consomme des intrants : terres arables, milieux naturels, matières premières, dégradant progressivement les bioterritoires / génère des extrants : délaissés, friches, infrastructures surdimensionnées, logements vacants, dégradant la qualité des villes françaises / impacte fortement nos vies : rallongement des trajets domicile-travail, périurbanisation des familles, dépendance à la voiture, etc.
Tandis que le carbone nécessaire tant à la création qu’au fonctionnement de ces villes et bâtiments se déverse sans compter.
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…au circulaire
Inspirés de l’économie circulaire, l’architecture et l’urbanisme circulaires proposent une méthode de recyclage des bâtiments et des villes, dans un système circulaire fermé. Sols, fonciers, bâtis, structures, infrastructures, capacités d’usage, matériaux : chaque ingrédient nécessaire à l’évolution des villes y est considéré comme une ressource, épuisable donc précieuse, davantage que comme un consommable puis un déchet.
Il s’agit de faire plus et mieux avec le déjà-là :
amplifier l’usage des bâtiments et espaces publics existants, sur leurs horaires inutilisés ou adapter ces espaces aux nouveaux besoins actuels
optimiser la valorisation des composants d’un bâtiments lors de sa déconstruction lorsque celle-ci est inévitable : conservation partielle ou totale de sa structure, réemploi, réutilisation ou recyclage de ses parquets, menuiseries, matériaux, en reconstruction ou aménagement du quartier dans une logique de circuit court
valoriser chaque m² de la ville, en construisant, aménageant ou renaturant le foncier invisible (friches, parkings inusités, infrastructures obsolètes, etc.), afin de leur redonner une valeur d’usage et/ou environnementale.
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par Des solutions éprouvées
Hier en phase d’expérimentation sur des sites et territoires pilotes, l’architecture et l’urbanisme circulaires apportent aujourd’hui des solutions collectivement éprouvées à Tourcoing, Saclay, Saint-Nazaire, Paris, Mérignac, Nancy, Reichstett, l’île-Saint-Denis… à travers des leviers d’action très variés.
La diffusion de ces solutions (re)créera des villes sobres, autonomes, résilientes et désirables.
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